Affichage des articles dont le libellé est ABM. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est ABM. Afficher tous les articles

vendredi 17 avril 2015

Value Based Management



http://www.nclive.org/value
Si le Value-Based Management se diffuse dans les organisations, il n’est pas certain que ce soit dans le sens attendu par la plupart d’entre nous, à l’exception des financiers. En effet, c’est bien la valeur actionnariale qui est au cœur de ces réflexions avec parfois des effets positifs inattendus (voir notre post consacré au pivotement que représente le passage de la culture cash à l’asset light strategy).


Des conceptualisations riches et plus équilibrées de la valeur et de sa répartition existent avec les comptes de surplus (Cerc, 1969) ou le concept de valeur partenariale proposé par Gérard Charreaux et Philippe Desbrières (1998). Les mises en œuvre restent néanmoins rares et de portée réduite (Charreaux, 2007).


Une perspective a priori plus modeste consiste à s’interroger sur la valeur créée pour le client et les ressources mobilisées à cette fin ; c’est la « gestion du couple coûts-valeur ». Si la « willingness to pay » ou consentement à payer semble être une conceptualisation beaucoup plus riche de la valeur que les traditionnelles références au prix ou aux valeurs d’usage et d’échange, la littérature académique fournit peu d’informations sur les modalités d’opérationnalisation (Malleret, 2008).


L’ambition de cette page est de recenser des initiatives permettant de faire progresser cette réflexion. Comment appréhender la valeur créée pour le client et quelles sont les décisions induites ?


Ces éléments s’inscrivent dans le cadre plus général de la réflexion développée avec Véronique Malleret et Yves Levant.


Références


Cerc. (1969). Surplus de productivité globale et compte de surplus.

Charreaux, G. (2007). La valeur partenariale : vers une mesure opérationnelle …. Comptabilité Contrôle Audit, 13(1), 7–46.

Charreaux, G., & Desbrières, P. (1998). Gouvernance des entreprises : valeur partenariale contre valeur actionnariale. Finance Contrôle Stratégie, 1(2), 57–88.

Malleret, V. (2008). Peut-on gérer le couple coûts-valeur ? Comptabilité Contrôle Audit, 15(1), 7–34.

lundi 4 novembre 2013

Cost Leadership : après le Cost Management et la Strategic Management Accounting

En préambule, le Cost Leadership tel qu'il sera développé ici a peu de choses à voir avec la la notion de stratégie de domination par les coûts développée par Michael Porter.


La comptabilité de gestion a connu une évolution de sa dénomination :
De manière quasiment simultanée à l'expression comptabilité de gestion sont apparues les notions complémentaires de gestion des coûts et de gestion stratégique des coûts. En quelques mots, la gestion des coûts consiste à dépasser l'évaluation pour engager des actions (typiquement les démarches associées à l'ABM qui peuvent être dissociées de l'ABC) alors que la gestion stratégique des coûts rappelle la finalité des outils de contrôle de gestion, la mise en œuvre de la stratégie. La perspective que nous adoptons avec Christophe Benavent et Yves Levant (2008) consiste à introduire la notion de valeur (pour le client) dans le processus de décision.

Sous l'impulsion de Paul Sharman, le comité de rédaction de la revue Cost Management a fixé comme orientation prioritaire pour les prochaines années le "Cost Leadership". Dans son appel à contributions, Paul Sharman le définit ainsi :

“As the business environment becomes even more dynamic, a robust cost leadership strategy within the framework of corporate strategy is vital in order to ensure the success of the organization. It should provide the direction that the whole organization can pursue to secure the company’s future survival and success. Cost leadership is different from cost management and cutting cost, it will not hurt the competitiveness of its company’s business while doing so, as cost leadership must consider several factors: (1)Rationalize allocation of resources; (2) Removing unnecessary, unvalued or low valued activities; (3) Improvement: modifying, redesigning or enhancing a process and the underlying control structure to drive operational efficiency and effectiveness.”
 
“Cost leadership should align with corporate strategy, product and market life cycle expectations as well as long-term and short-term targets. Top executive, when we practicing cost leadership, should constantly ask: where can our organization go, how can we avoid pitfalls, what management processes should we excel at, how must our organization learn and improve, what do we need to do to improve our bottom line, where should we invest our money to increase growth and profit, what should we do to upgrade talent to improve organizational efficiency and effectiveness, how many resources do we need and what is the best way to allocate them? “

Le Cost Leadership semble effectivement aller plus loin que le Cost Management mais les évolutions par rapport à la gestion stratégique des coûts (Strategic Management Accounting ou SMA) paraissent beaucoup plus discutables.

Une lecture attentive des prochains numéros de Cost Management fournira probablement des éclaircissements.

Bibliographie


La Villarmois, O. de, Benavent, C., & Levant, Y. (2008). La gestion stratégique des coûts : proposition d’un cadre d'analyse. Revue Française de Comptabilité, (414).

jeudi 15 novembre 2012

Des concepts associés à l'ABC : chaîne de valeur, benchmarking, re-engineering...



Il est possible de rattacher l’ABC à un certain nombre de concepts ou techniques. Cela permet d’envisager des utilisations différentes de la méthode. Ces concepts ou techniques sont :
  • la chaîne de valeur ;
  • le re-engineering ;
  • le benchmarking ;
  • l’alternative « make or buy ».

Remarquons que la chaîne de valeur est le concept central, les autres techniques pouvant être considérées comme des déclinaisons opérationnelles.

 

La chaîne de valeur

Le concept de chaîne de valeur a été proposé par Michael Porter (1986). La chaîne de valeur est l’ensemble des processus qui permet de proposer des produits et/ou services à des clients. Henri Bouquin (2004, 147) en déduit : « Un produit est donc décrit sous la forme d’un arrangement de processus, donc d’activités ».
« L’avantage concurrentiel procède de nombreuses activités qu’une firme accomplit pour concevoir, fabriquer, commercialiser, distribuer et soutenir son produit. Chaque activité peut contribuer à la position relative de la firme en termes de coûts et créer une base de différenciation. […] Pour analyser les sources de l’avantage concurrentiel, il est indispensable d’examiner de façon systématique toutes les activités pertinentes au plan de la stratégie, dans le but de comprendre le comportement des coûts et de saisir les sources existantes et potentielles de différenciation » (Porter, 1986).
Michael Porter distingue deux catégories de processus :
·        les processus de base qui concourent directement à la création et à la vente du produit (logistique interne, production, opérations, logistique externe, commercialisation et service) ;
·        les processus de soutien ou support qui viennent en appui de l’activité principale (approvisionnement, développement technologique, gestion des ressources humaines et activités générales d’infrastructure).
La chaîne de valeur est schématisée de la manière suivante :
La chaîne de valeur de Michael Porter

La chaîne de valeur fournit une description transversale de l’organisation. Les constats qu’elle permet de faire peuvent induire un certain nombre d’actions. Pour faire le lien avec des notions développées précédemment, nous sommes plus ici dans le domaine de l’ABM (gestion des coûts) que de l’ABC (évaluation des coûts).
 

Le benchmarking

Rank Xerox est considérée comme l'entreprise ayant fait du benchmarking une véritable méthode, clef du rétablissement de sa compétitivité face aux japonais. Robert Camp (1989) a été un des promoteurs du benchmarking chez Xerox et un des principaux théoriciens de la démarche. Le terme de benchmarking est récent mais la pratique est courante. Il s'agit tout simplement d'évaluer sa performance et de progresser en se référant à ses compétiteurs. Chez Xerox, le benchmarking est défini comme : « un processus continu d'évaluation des produits, des services et méthodes par rapport à ceux des concurrents les plus sérieux ou des entreprises reconnues comme leaders ».
Le processus de benchmarking est souvent décomposé en cinq phases. Elles ne sont jamais exactement les mêmes selon les auteurs. Le processus présenté est celui proposé par Robert Camp (1989).
La phase de planification consiste à identifier pour chaque fonction de l'entreprise, ses outputs et les entités auxquelles il serait possible de comparer ces fonctions ; les premières entités concernées sont les concurrents directs, mais il peut s'agir d'entreprises leader pour une fonction particulière. Vient ensuite la collecte d'information qui ne se fait pas seulement par les contacts avec les partenaires mais aussi par le biais des associations professionnelles ou les publications.
La phase d'analyse nécessite une parfaite connaissance de ses propres méthodes et une évaluation rigoureuse de ses forces et faiblesses. Les questions qui doivent être posées sont : le partenaire est-il meilleur, si oui pourquoi et de combien, quelles méthodes utilise-t-il ou envisage-t-il d'utiliser? Comment pourraient-elles être adaptées? Les réponses donnent la mesure de l'écart de performance, cet écart fournissant une base objective d'action : réduire l'écart ou capitaliser l'avantage acquis.
L'intégration est le processus qui permet d'utiliser les résultats de l'analyse pour la fixation d'objectifs opérationnels. Cela demande une planification rigoureuse pour incorporer les nouvelles méthodes au fonctionnement de l'entreprise et s'assurer que les conclusions du benchmarking sont répercutées dans tous les processus formels de planification.
Les conclusions du benchmarking et les principes opérationnels qui en ont été tirés doivent ensuite être traduits en applications concrètes ; c'est la phase d'action. Les applications concrètes doivent être soumises à des évaluations périodiques pour mesurer les progrès accomplis. En outre, tout programme de changement doit prévoir des échéances de remise à jour pour les conclusions du benchmarking elles-mêmes, puisque les méthodes utilisées à l'extérieur évoluent constamment. Ce réajustement n'est possible que si un dispositif de veille fonctionne en permanence.
La maturité est atteinte lorsque les méthodes de pointe ont été incorporées à tous les processus de l'entreprise et une position de supériorité assurée. La maturité est également atteinte quand le benchmarking devient un élément essentiel, permanent et institutionnalisé du processus de management. Il est alors pratiqué à tous les niveaux de l'organisation, et pas seulement par des spécialistes. Ces derniers sont utiles, mais le benchmarking n'atteint vraiment son objectif que lorsque l'ensemble de l'organisation est à l'affût des meilleures méthodes extérieures à s'approprier.
Le processus de benchmarking

En ayant des informations au niveau de l’activité en termes d’inputs, d’outputs, de coûts et de différents indicateurs de performance, cela facilite la possibilité d’envisager des échanges d’informations avec des partenaires pour améliorer la performance.
 

L’alternative « make or buy »

L’expression « make or buy » désigne la possibilité de réaliser une tâche ou prestation ou de l’acheter, c’est-à-dire de l’externaliser. Nous présentons délibérément cette démarche après le benchmarking. Après avoir précisément délimité le périmètre d’une activité, apprécié sa production, ses coûts et sa performance, il est aisé de faire des comparaisons avec des propositions faites par des prestataires extérieurs spécialisés dans l’activité étudiée. Toute décision d’externalisation devra être mûrement réfléchie, celle-ci induisant fréquemment une réduction de la souplesse de l’organisation et des réductions de coûts surévaluées, le prestataire facturant systématiquement les prestations non prévues au contrat.
 

Le re-engineering

Le re-engineering est aussi appelé business process re-engineering (BPR). Cette démarche a connu son heure de gloire au début des années 1990 avec en particulier l’ouvrage de Michael Hammer et James Champy (1993).
Colin Drury (2004, 957) définit le « business process re-engineering » comme une démarche ayant pour objectif d’améliorer les processus critiques en se focalisant sur la simplification, la réduction des coûts, l’amélioration de qualité et la satisfaction des clients. Les solutions adoptées sont le plus souvent radicales. Bruce Bowhill (2008, 526-528) fournit une description complémentaire du BPR.

Bibliographie

Bouquin, H. (2004). Comptabilité de gestion - 3ème édition. Paris: Economica.
Bowhill, B. (2008). Business Planning and Control - Integrating Accounting, Strategy and People. John Wiley.
Camp, R. C. (1989). Benchmarking - The Search for Industry's Best Practices that Lead to Superior Performance. ASQC Quality Press.
Drury, C. (2004). Management and Cost Accounting - Sixth Edition. London: Thomson.
Hammer, M., & Champy, J. (1993). Le reengineering - Réinventer l'entreprise pour une amélioration spectaculaire de ses performances. Paris: Dunod.
Porter, M. (1986). L'avantage concurrentiel. Paris: InterEditions.