En proposant sa typologie, William Ouchi (1979) tente de répondre
aux questions suivantes : quels sont les mécanismes qui permettent à une
organisation d'atteindre ses objectifs, comment ces systèmes peuvent-ils être
améliorés et quelles sont leurs limites? Cette typologie peut être qualifiée de
contingente puisqu'elle associe un certain type de contrôle à des caractères
organisationnels particuliers. Deux paramètres sont croisés : la
connaissance du processus de production et la capacité à mesurer la
performance. Pour ces deux paramètres sont distingués deux états (fort et
faible) qui permettent la construction d'une matrice à quatre cases :
Les éléments explicatifs de l'utilisation des systèmes de contrôle par les comportements et par les résultats -D'après W. G. Ouchi (1979) |
Les exemples cités entre parenthèses sont ceux proposés par
l'auteur. Pour contrôler une organisation, les éléments sont limités aux
résultats ou aux comportements des employés. Lorsque la technologie est
parfaitement maîtrisée, il est possible de contrôler à partir des
comportements. S'ils sont conformes aux recommandations, les résultats obtenus
seront conformes aux prévisions. La spécification de règles de comportement et
de production entraîne la mise en place de ce que l'auteur appelle un mécanisme
de contrôle bureaucratique.
Pour contrôler l'activité d'une boutique, il est impossible
d'envisager la rédaction de règles qui assureraient un succès certain aux
vendeuses. En revanche, le suivi des marges par vendeuse, de la rotation du
stock permettent de suivre efficacement l'activité ; il s'agit d'un
contrôle par la production. Il s'agit aussi d'un système bureaucratique dans
lequel le supérieur hiérarchique suit les différents indicateurs pour chaque
vendeuse et use de son autorité pour corriger les écarts.
Le cas du programme Apollo est particulier puisque le
résultat est mesurable (succès ou échec de l'opération) et le process est parfaitement connu. Il y a
donc un choix entre le contrôle par les comportements ou par les résultats.
Cependant le coût d'un échec serait si élevé qu'il est préférable d'opter pour
un contrôle par le comportement, ce qui se traduit par des centaines de
contrôleurs au sol qui suivent l'opération pas à pas.
Le suivi d'une activité de recherche ne peut être assuré par
les deux techniques exposées précédemment ; une suite de règles
aboutissant à la création d'un nouveau produit ne peut être établie
rigoureusement et la mesure par les résultats n'est pas pertinente puisque les
"résultats définitifs" d'une découverte ne pourront être tirés
qu'après de nombreuses années. Le Clan proposé par William Ouchi n'est pas une
forme rationnelle de contrôle mais un contrôle qui repose sur des rites et des
coutumes. Une telle démarche est préconisée pour des organismes tels les
hôpitaux, les écoles, les banques d'affaires... Néanmoins, le contrôle par le
clan nécessite une très grande stabilité des effectifs.
Aucun de ces systèmes n'est exclusif ; ainsi n'existe-t-il pas de marché pur, de bureaucratie pure ou de clan pur, chaque
organisation mettant l'accent sur une de ces dimensions. Toutefois, d'autres
formes de contrôles ont été mises en exergue.
Pour aller plus loin
Pour aller plus loin
Bibliographie
Ouchi, W. G. (1979). A conceptual framework for the
design of organizational control mechanisms. Management Science , 833-848.