dimanche 16 décembre 2012

Une vision contingente du contrôle : la typologie de William Ouchi



En proposant sa typologie, William Ouchi (1979) tente de répondre aux questions suivantes : quels sont les mécanismes qui permettent à une organisation d'atteindre ses objectifs, comment ces systèmes peuvent-ils être améliorés et quelles sont leurs limites? Cette typologie peut être qualifiée de contingente puisqu'elle associe un certain type de contrôle à des caractères organisationnels particuliers. Deux paramètres sont croisés : la connaissance du processus de production et la capacité à mesurer la performance. Pour ces deux paramètres sont distingués deux états (fort et faible) qui permettent la construction d'une matrice à quatre cases :
Les éléments explicatifs de l'utilisation des systèmes de contrôle par les comportements et par les résultats -D'après W. G. Ouchi (1979)


Les exemples cités entre parenthèses sont ceux proposés par l'auteur. Pour contrôler une organisation, les éléments sont limités aux résultats ou aux comportements des employés. Lorsque la technologie est parfaitement maîtrisée, il est possible de contrôler à partir des comportements. S'ils sont conformes aux recommandations, les résultats obtenus seront conformes aux prévisions. La spécification de règles de comportement et de production entraîne la mise en place de ce que l'auteur appelle un mécanisme de contrôle bureaucratique.

Pour contrôler l'activité d'une boutique, il est impossible d'envisager la rédaction de règles qui assureraient un succès certain aux vendeuses. En revanche, le suivi des marges par vendeuse, de la rotation du stock permettent de suivre efficacement l'activité ; il s'agit d'un contrôle par la production. Il s'agit aussi d'un système bureaucratique dans lequel le supérieur hiérarchique suit les différents indicateurs pour chaque vendeuse et use de son autorité pour corriger les écarts.

Le cas du programme Apollo est particulier puisque le résultat est mesurable (succès ou échec de l'opération) et le process est parfaitement connu. Il y a donc un choix entre le contrôle par les comportements ou par les résultats. Cependant le coût d'un échec serait si élevé qu'il est préférable d'opter pour un contrôle par le comportement, ce qui se traduit par des centaines de contrôleurs au sol qui suivent l'opération pas à pas.

Le suivi d'une activité de recherche ne peut être assuré par les deux techniques exposées précédemment ; une suite de règles aboutissant à la création d'un nouveau produit ne peut être établie rigoureusement et la mesure par les résultats n'est pas pertinente puisque les "résultats définitifs" d'une découverte ne pourront être tirés qu'après de nombreuses années. Le Clan proposé par William Ouchi n'est pas une forme rationnelle de contrôle mais un contrôle qui repose sur des rites et des coutumes. Une telle démarche est préconisée pour des organismes tels les hôpitaux, les écoles, les banques d'affaires... Néanmoins, le contrôle par le clan nécessite une très grande stabilité des effectifs.

Aucun de ces systèmes n'est exclusif ; ainsi n'existe-t-il pas de marché pur, de bureaucratie pure ou de clan pur, chaque organisation mettant l'accent sur une de ces dimensions. Toutefois, d'autres formes de contrôles ont été mises en exergue.

Pour aller plus loin

Bibliographie

Ouchi, W. G. (1979). A conceptual framework for the design of organizational control mechanisms. Management Science , 833-848.