L’idée de comptabilité de gestion s’est affirmée dans les
années 1980 avec l’apparition de nouvelles techniques, tranchant avec une longue
période de stabilité des méthodes depuis les années 1920. Le parallèle peut
être fait avec la différence faite par certains auteurs entre le cost accounting et le management (ou managerial) accounting. Robert
Anthony (1989, p.3) oppose ces deux visions, celle qui ne s’occupe
que des chiffres, de la mécanique avec pour seul objectif de découvrir le coût
de produits et celle selon laquelle ce sont des êtres humains qui utilisent des
chiffres pour chercher à influencer le comportement des décideurs.
Philippe Lorino (1991) associe l’émergence de la comptabilité de
gestion à la remise en cause des quatre principes tayloriens suivants :
- le principe de stabilité : les mécanismes de performance, les savoirs opérationnels qui permettent d’être efficace sont stables dans le temps ;
- l’information parfaite : le dirigeant a sur les mécanismes de performance du système qu’il dirige une information parfaite ;
- la performance productive s’identifie à la minimisation des coûts ;
- le coût global est équivalent au coût d’un facteur de production dominant : il existe un facteur dominant dans la structure des ressources consommées par l’entreprise, généralement la main d’œuvre directe, le capital (amortissement des immobilisations) et les matières première.
Ces quatre principes ne sont plus fondés :
- le rythme des innovations croît ;
- la complexité des technologies est toujours plus grande ;
- les marchés d’offreurs ont été remplacés par une demande exigeante ;
- les structures de coûts sont totalement modifiées avec en particulier le développement des fonctions support.
Bibliographie
Anthony, R. N. (1989). Reminiscences About Management
Accounting. Journal of Management Accounting Research , 1,
1-20.
Lorino, P. (1991). Le
contrôle de gestion stratégique - La gestion par les activités.
Paris: Dunod Entreprise.