- historiquement, le système de contrôle développé par Sloan et Brown chez General Motors est centré sur un indicateur de performance, le ROI (Return On Investment) ;
- c’est un levier pour sensibiliser les managers opérationnels à la question de l’optimisation de l’utilisation des ressources financières. La culture cash est également un moyen de répondre à une des critiques du budget qui serait trop centré sur la gestion du résultat en négligeant les perspectives bilantielles (Beth & Zrihen, 2000).
L’asset light strategy
Bien que l’asset
light strategy recouvre de fait les mêmes outils ‑cession ou externalisation d’actifs et
réduction du BFR‑, elle modifie
fondamentalement le point de vue, en particulier lorsqu’elle est mobilisée dans
le cadre d’un projet (création d’entreprise ou lancement d’une nouvelle
activité).
En tentant
de répondre à la question de la minimisation du montant de l'investissement, le
porteur de projet va chercher à impliquer des partenaires pour les associer à
sa dynamique de succès. Le partage de la valeur créée peut conduire au
développement d’un business model original. En voici deux illustrations.
Le développement d’une filière agricole
Une multinationale
souhaite développer une nouvelle filière agricole pour fournir un
approvisionnement local à un de ses sites industriels. Le dossier technique est
monté et validé mais la culture de frugalité du groupe familial lui interdit de
porter seul le projet qui est aussi trop lourd pour les exploitants agricoles.
Le montage finalement adopté implique quatre partenaires : l’industriel, l’exploitant
agricole, le fournisseur d’intrants et un fonds d’investissement. Les échanges
entre partenaires permettent d’améliorer la qualité et la viabilité d’un projet
qui au départ n’était pas financé. Le partage du financement et de la valeur
créée constituent un modèle économique original.
Le déploiement d’un réseau de bornes
Un groupe d’investisseurs
souhaite déployer un réseau de bornes chez des détaillants qui seraient
rémunérés en percevant une partie des revenus générés ; la rentabilité du
projet repose sur un effet taille. Les bornes représentent un investissement
lourd et difficilement finançable car totalement perdu en cas d’arrêt du
projet. Finalement un modèle incitatif d’acquisition des bornes par les
détaillants ‑accroissement de la part du revenu perçu‑ permet de réduire
sensiblement le montant de l’investissement et accroît la sensibilité des
détaillants au développement de l’activité et à la préservation du réseau. Alors
que le projet initial portait sur une zone géographique restreinte, ce
changement de modèle permet d’envisager un développement au niveau d’un
continent. La contrainte de la minimisation de l’investissement a conduit à trouver
un modèle plus incitatif et moins risqué de développement et a fondamentalement
modifié le métier, le modèle économique.
Un changement de perspective
Si la culture
cash enferme dans une logique de rationalisation, l’asset light strategy accroît
les possibilités de développement. Il s'agit d'une certaine manière d'un retour
aux sources avec la gestion sous contrainte financière du développement de
General Motors dans les années 1920-1930.
Références
Beth, C., & Zrihen, R. (2000). Les “mythes budgétaires” :
dégageons le bon grain de l’ivraie. Echanges, (166), 26–29.
Brault,
D., & Sion, M. (2008). Objectif Cash (p. 288). Paris: Dunod.
Farriaux,
F., & Farriaux, L. (2014). Générer du cash : La boîte à outils
financière du non-financier (p. 360). Paris: Eyrolles.