Si le Value-Based Management se diffuse dans les
organisations, il n’est pas certain que ce soit dans le sens attendu par la
plupart d’entre nous, à l’exception des financiers. En effet, c’est bien la
valeur actionnariale qui est au cœur de ces réflexions avec parfois des effets
positifs inattendus (voir notre post
consacré au pivotement que représente le passage de la culture cash à l’asset light strategy).
Des conceptualisations riches et plus équilibrées de la
valeur et de sa répartition existent avec les comptes de surplus (Cerc, 1969) ou le concept de valeur
partenariale proposé par Gérard Charreaux et Philippe Desbrières (1998). Les mises en œuvre restent
néanmoins rares et de portée réduite (Charreaux, 2007).
Une perspective a priori
plus modeste consiste à s’interroger sur la valeur créée pour le client et les
ressources mobilisées à cette fin ; c’est la « gestion du couple coûts-valeur ».
Si la « willingness to pay » ou consentement à payer semble être une conceptualisation
beaucoup plus riche de la valeur que les traditionnelles références au prix ou
aux valeurs d’usage et d’échange, la littérature académique fournit peu d’informations
sur les modalités d’opérationnalisation (Malleret, 2008).
L’ambition de cette page est de recenser des initiatives permettant
de faire progresser cette réflexion. Comment appréhender la valeur créée pour
le client et quelles sont les décisions induites ?
- Le couple effort/enchantement de Savelys GDF Suez n’est-il pas une adaptation du couple coûts-valeur ?
- Alors que l’ABC propose une méthodologie d’évaluation des coûts des activités, l’ABM qui lui est associé propose des méthodologies d’identification des activités créatrices de valeur.
- Une tribune de Stéphane Guinchard et Jean-Pierre Schmitt qui développe quelques pistes de création de valeur : passer du beau à l’utile, du coût à la valeur et de la proximité client à l’intimité client.
Ces éléments s’inscrivent dans le cadre plus général de la réflexion développée
avec Véronique Malleret et Yves Levant.
Références
Cerc. (1969). Surplus de productivité globale et compte de
surplus.
Charreaux,
G. (2007). La valeur partenariale : vers une mesure opérationnelle …. Comptabilité
Contrôle Audit, 13(1), 7–46.
Charreaux,
G., & Desbrières, P. (1998). Gouvernance des entreprises : valeur
partenariale contre valeur actionnariale. Finance Contrôle Stratégie, 1(2),
57–88.
Malleret,
V. (2008). Peut-on gérer le couple coûts-valeur ? Comptabilité Contrôle
Audit, 15(1), 7–34.